de István Szabó |
avec Klaus-Maria Brandauer, Idliko Bansagi, Krystyna Janda, Rolf Hoppe, etc.
Hendrik Hofgen, comédien, rêve de gloire dans l’atmosphère morose de l’Allemagne d’après 1918. Séducteur et habile diplomate, il parvient à se faire recruter par le prestigieux Staatstheater de Berlin, où il triomphe dans le rôle du Méphisto de Faust. Mais, à l’arrivée des Nazis, le piège de la gloire et de l’ambition se referme: voici ce «Méphisto» de théâtre obligé de vendre son âme au «Diable» hitlérien… La force du film du cinéaste hongrois István Szabó tient certes d’abord à la qualité de jeu de l’acteur allemand Klaus Maria Brandauer, qui excelle dans les «jeux de rôle» terrifiants imposés par son personnage, mais aussi surtout à cette idée très moderne (déjà esquissée par Carné dans «Les Visiteurs du soir») d’une actualisation historique du mythe de Faust — à travers le théâtre (la représentation et le double) et le nazisme. A la fois contraint et fasciné par le nazisme — vu ici comme l’incarnation du Diable — l’acteur Henrik Hofgen s’oblige peu à peu à incarner malgré lui son personnage infernal; il devient alors Méphisto, comme le lui commande un destin qu’il croit irréversible.
Hongrie, 1981, couleurs, 2h18; programme n°54