Argentine |
Fribourg 2004, film d’ouverture |
de Fernando E. Solanas |
«Les chemins de la misère sont encore plus inacceptables lorsqu’ils sont prévisibles et tracés en terre fertile.» Récompensé pour l’ensemble de sa carrière au dernier Festival de Berlin, le cinéaste argentin Fernando E. Solanas explique en ces termes terribles (et combien justifiés) la genèse de son dernier film en date, un documentaire sans concessions qui retrace les vingt-cinq dernières années de l’histoire confisquée de son pays, de Videla à Menem, jusqu’à l’effondrement d’aujourd’hui. Pour l’auteur de «El Viage» (1992), c’est un retour aux sources dont il se serait sans doute passé… Trente-cinq ans auparavant, en collaboration avec Octavio Getino, Solanas tournait dans la clandestinité «L’heure des brasiers», un documentaire fleuve qui évoquait de façon subjective les dérives de l’Argentine, avant d’en appeler au soulèvement. A l’aube du troisième millénaire, à soixante-huit ans passés, le réalisateur réitère son geste de façon désespérante… Le saccage (saqueo) n’a jamais cessé!
MEMORIAS DEL SAQUEO, 2004, couleur, 1h58, programme n°119
