Mary Queen of Scots

Locarno 2013, en compétition | Toronto 2013, en compétition
de Thomas Imbach
avec Camille Rutherford, Sean Biggerstaff, Stephan Eicher, etc.

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Le Lucernois Thomas Imbach élabore une œuvre singulière, souvent à la lisière du cinéma expérimental, ce qui en fait l’un des cinéastes helvétiques parmi les plus passionnants de ces deux dernières décennies! Avec «Mary Queen of Scots», coproduction franco-suisse qu’il a tournée en partie à Romainmôtier et au Château de Chillon, le réalisateur de «Lenz» (2006) et de «Day Is Done» (2011) a réussi un modèle de film à costumes, accessible au grand public, sans jamais trahir ses exigences d’auteur. Adapté du livre de Stefan Zweig, son septième long-métrage raconte les infortunes de Marie Stuart (1542-1587), reine d’Ecosse. Avec une belle virtuosité d’écriture, Imbach mène son récit au rythme des lettres, souvent saisissantes, que Marie Stuart (Camille Rutherford) a adressées à sa cousine Elizabeth, Reine d’Angleterre, qui allait s’avérer être son ennemie la plus mortelle. Attiré par l’aspect étonnamment moderne de son héroïne, une femme entourée d’hommes qui ne renonça jamais à s’émanciper (de façon quasi inconditionnelle), Imbach réussit en permanence à nous faire oublier ses moyens forcément limités grâce à l’intelligence d’une mise en scène subtilement allusive. Partant, la litote devient l’une des figures essentielles de sa réalisation, permettant au spectateur de s’investir de manière très forte dans le récit (sans jamais le subir), jusqu’à pénétrer dans l’intériorité fascinante de sa malheureuse héroïne.
Suisse / France, 2013, couleur, 2h, programme n°187