de Josiane Balasko |
de Josiane Balasko
Josiane Balasko, en son for intérieur, maudit-elle encore son destin rebondi?… Peut-être que oui, mais avec un bémol à la clef, car elle doit à sa silhouette replète sa fortune du jour. Forte de sa condition de grassouillette, elle affronte crânement le mythe faustien. Coiffant pour la troisième fois la double casquette d’actrice et de réalisatrice, Balasko se révèle en la matière nettement plus prosaïque que ses glorieux prédécesseurs (Marlowe, Gœthe, von Chamisso, Grabbe, Lenau, Mann, Valéry, Berlioz, Gounod et tout le toutim). «Petite grosse frustrée», elle campe un Faust au féminin très éloigné du modèle d’origine et qui a pour nom Léah.
Assistante dentaire sans avenir, rondelette dé¬laissée, Léah boulotte sans entrain sa morne existence. Elle constitue donc une proie facile et rêvée pour Abar (Daniel Auteuil), un diable minable de seconde zone. Paraphant sans hésiter le pacte satanique que lui soumet Abar, Léah peut réaliser ses fantasmes les plus fous… Cinéaste comique certes populaire, mais bien ancrée dans le réel, Balasko ajoute en fin de film une touche de réalisme au mythe faustien: Léah combat avec succès Abar et celui-ci perd alors tous ses pouvoirs (et les effets spéciaux qui vont avec). Redevenu un simple mortel au chômage, le pauvre constate que la vie n’a pas besoin du diable pour être un enfer et ce, sous les yeux d’un Michael Lonsdale impayable en archange Gabriel!
France, 1991, couleur, 1h45 ; programme n°54
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