Ma famille africaine

En première vision |
de Thomas Thümena |


Moult Cassandre dénoncent à juste titre le génocide culturel provoqué par la globalisation. Sur le plan de l’économie du cinéma, l’air du temps est pour le moins paradoxal. L’évolution des technologies de l’image permet en effet au cinéaste le plus désargenté d’exprimer envers et contre tout son point de vue sur le monde. Sous l’œil impavide des petites caméras numériques (DV), se développent de nouveaux récits cinématographiques irréductibles dont «l’autodocumentaire» constitue sans doute le type le plus frappant. C’est l’intimité même de l’auteur qui devient le sujet. En France, cette nouvelle pratique a déjà acquis ses lettres de noblesse grâce à des cinéastes comme Alain Cavalier, Vincent Dieutre ou Jean-Claude Rousseau. En Suisse, certains jeunes talents ne se sont pas fait prier pour saisir cette opportunité d’«exister» face aux grosses productions formatées pour le succès. C’est le cas de Thomas Thümena qui a décidé de consacrer son premier long-métrage à son couple. Marié à une Africaine originaire de Côte d’Ivoire, Thomas se frotte à la dure réalité du couple mixte qui constitue une réduction passionnante et très peu angélique du rapport Nord-Sud.
Documentaire, Suisse, 2004, couleur, 1h20, programme n°123