L’Ombrello di Beatocello

En présence du réalisateur | Visions du Réel 2012, Film d’ouverture
de Georges Gachot |


Cinéaste spécialiste du film musical, Georges Gachot a suivi depuis 1996 les pas de son ami médecin et violoncelliste Beat Richner, d’abord pour des captations audio, telles ces interprétations de pièces de Bach prises dans les temples qui bordent le Mékong, ensuite pour lui avoir consacré quelques films déjà. Aujourd’hui, le réalisateur nous livre un documentaire-portrait d’une grande expressivité, bouleversant d’émotion et de passion, parce qu’il retrace l’accomplissement d’une utopie… «L’Ombrello di Beatocello» commence par montrer Beat Richner à l’âge de 64 ans au Cambodge. Dans ses hôpitaux à Phnom Penh ou Siem Reap, au milieu des mères et des enfants en salle d’attente, il joue du violoncelle et chapeaute l’organisation titanesque des consultations ou des vaccinations. Puis, remontant aux années septante, sur la Paradeplatz à Zurich, le film retrouve l’humanisme originel du «père des enfants cambodgiens» au cœur de ses interprétations en tant que violoncelliste et clown musical du nom de Beatocello. «Glück ist mit Liebe leben» chante-il alors en suisse-allemand sous un parapluie rouge, touchant les passants au plus profond. De concerts en témoignages, dans la campagne cambodgienne ou les temples d’Angkor, le spectateur saisit peu à peu la valeur et la portée extraordinaires de la générosité de Richner. En 1975, au moment de la prise de pouvoir des Khmers rouges et du génocide cambodgien, personne n’imaginait sauver des vies. Grâce à cet artiste et pédiatre, l’utopie est devenue réalité. Et le cinéaste Georges Gachot nous le prouve dans un film d’une rare finesse et d’une grande intensité émotionnelle!
Suisse, 2012, couleur, 1h22, programme n°176