de Abbas Kiarostami |
avec Rin Takanashi, Tadashi Okuno, Ryo Kase, Denden, etc.
Pendant longtemps, l’œuvre immense du réalisateur téhéranais Abbas Kiarostami a été profondément ancrée dans la réalité iranienne, une œuvre dont Martin Scorsese a dit un jour qu’elle représente le niveau le plus élevé de l’art dans le cinéma. Bombardé de pierres par la foule à son retour du Festival de Cannes, où il a remporté la Palme d’or avec «Le Goût de la cerise» (1996), le réalisateur de l’éblouissant «Ten» (2002) se lasse un jour de ruser avec la censure des mollahs qui interdisent la sortie en Iran de la majeure partie de ses films. Héritier de Roberto Rossellini, dont il prolonge l’éthique réaliste, Kiarostami préfère depuis lors tourner loin de son pays natal, choisissant l’exil artistique. Financé par la France, avec le soutien du scénariste Jean-Claude Carrière, le cinéaste est allé réaliser au Japon «Like Someone in Love» sur les tribulations d’une jeune étudiante en sociologie qui arrondit ses fins de mois en se prostituant. Son prochain client, un vieil homme, désire qu’elle fasse semblant de l’aimer… Avec sa manière à nulle autre pareille, Kiarostami nous entraîne dans un territoire affectif incertain où des ombres se cherchent, où des silences se répondent: «Renoncer à tout savoir de ses personnages, c’est accepter qu’ils soient vivants.»
France / Japon, 2012, couleur, 1h49, programme n°177