A voir au cinéma!
Quatrième adaptation du roman éponyme de Victor Hugo, après le film post-expressionniste de Paul Leni et la version «cape et d’épée bis» de Sergio Corbucci, ainsi qu’un téléfilm français, «L’Homme qui rit» de Jean-Pierre Améris adopte le mode du conte et l’atmosphère fantastique qu’Hugo emprunta au roman gothique – bien avant que Tim Burton ne la reprenne à son tour dans «Edouard aux mains d’argent», «Sleepy Hollow», ou encore «Sweeney Tod».
Ursus est un vagabond bourru, guérisseur et cultivé. Un jour, il recueille deux orphelins perdus dans la tourmente de l’hiver: Gwynplaine, un jeune garçon dont la bouche mutilée lui vaudra d’être surnommé «l’homme qui rit», et Déa, une petite fille aveugle, fragile et innocente. Ensemble, cette famille recomposée de laissés-pour-compte file un parfait bonheur, gagnant leur pain en livrant des représentations théâtrales qui fascinent les foules, jusqu’au jour où Gwynplaine est tenté par la Duchesse Josiane…
Grâce à une grande maîtrise de la durée des plans et un bon sens de l’épure narrative, le film aborde d’une part les sentiments d’exclusion liés à l’adolescence, d’autre part les injustices sociales, la politique et les relations de pouvoir. En résulte une adaptation d’une actualité saisissante qui révèle à nouveau Victor Hugo comme un écrivain visionnaire.
de Jean-Pierre Améris
France, 2012, 1h33
à voir à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel