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Réalisateur, metteur en scène et directeur du Centre Gogol, un théâtre réputé à Moscou, Kirill Serebrennikov s’est fait connaître à Cannes en 2016 avec «Le disciple», une histoire d’ado contre le fanatisme religieux et le pouvoir politique. Considéré comme dissident, condamné pour détournement de fonds, le cinéaste russe est aujourd’hui libre, après avoir été longuement assigné à résidence. «Leto» («L’été»), son dernier film en date tourné en noir et blanc, évoque l’émergence de la scène rock à Leningrad dans les années quatre-vingt, sous Brejnev.
Fan de Marc Bolan, David Bowie et Lou Reed, Mike est une star de la scène rock russe. Accompagné de Natasha, sa muse, il se produit devant un public très encadré par le parti. Un jour d’été, sur une plage où il se défoule avec sa bande, il rencontre Viktor Tsoï, le jeune compositeur new wave appelé à devenir l’idole du groupe Kino. Convaincu par son talent, Mike le prend sous son aile…
Partant de leur rencontre, qu’il pare d’une superbe histoire romantique, Kirill Serebrennikov restitue le bouillonnement de toute une jeunesse qui n’a de cesse de s’exprimer, créer et s’émanciper. Exprimant cette folle énergie par le biais de scènes en Super-8 et de séquences musicales géniales qui rejouent le Velvet ou Iggy Pop, le cinéaste compose l’élégie d’une Union soviétique révolue, celle où l’on a tenté de museler la jeunesse en encadrant sa soif de culture.
de Kirill Serebrennikov
Russie/France, 2018, 2h08