Cannes 2023, en compétition |
de Catherine Breillat
avec Léa Drucker, Samuel Kircher, Olivier Rabourdin, etc.
L’on pensait Catherine Breillat perdue pour le cinéma. Victime d’un AVC qui l’a laissée hémiplégique, ruinée par un escroc de haut vol, cette réalisatrice détonante n’avait plus tourné de films depuis «Abus de faiblesse» (2013). La voilà de retour avec un quinzième long-métrage d’une profondeur et d’une complexité folles, où elle nous entraîne à nouveau dans les territoires narratifs qui lui sont chers, tels l’écart d’âge, l’érotisme, la manipulation, le mensonge, la toxicité… Avocate spécialisée dans la défense des mineur·es victimes d’abus, mariée à Pierre (Olivier Rabourdin), un chef d’entreprise avec lequel elle a adopté deux fillettes, Anne (Léa Drucker) se laisse séduire par le beau-fils de ce dernier, un ado transgressif en diable (Samuel Kircher). Victime d’un véritable foudroiement sexuel, elle tente de reprendre le contrôle avec une maîtrise qui fait froid dans le dos, avant que la réalisatrice ne rebatte les cartes par le biais d’une dernière séquence bouleversante, où se percutent désir impérieux et nécessité de survie sociale.
France, 2023, couleur, 1h44, programme n°259