Les Yeux bleus de Yonta

Guinée-Bissau |

de Flora Gomes |
avec Pedro Dias, Dina Vaz, Mohamed Seidi, etc.

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      Présenté à Cannes, le deuxième long métrage de l’auteur de Mortu negra, primé à Venise, entend briser l’image classique d’une Afrique qui pleure et d’un cinéma africain qui se plaint. Si le récit se développe dans la ville de Bissau, à l’aune d’une crise économique endémique, Les yeux bleus de Yonta raconte avec bonheur une histoire d’amour et de sentiments contrariés, une comédie, presque un proverbe tel que les affectionne Eric Rohmer. Ignare de l’amour que lui porte Zé, un ouvrier du port qui lui adresse d’enflammées lettres anonymes, la belle Yonta aime un ancien héros de l’Indépendance, Vicente, qui ne s’en aperçoit pas non plus. Cramponnés au rêve de lendemains qui chantent, aux espoirs politiques ou aux fantasmes amoureux, les adultes ne remarquent pas que le monde évolue bien plus vite qu’eux et qu’il vaudrait mieux, peut-être, écouter le rire — bien réel — des enfants.
      UDJU AZUL DI YONTA, Guinée-Bissau, 1992, couleur, 1h30; programme n°14