Les Quatre cents coups

de François Truffaut |
avec Jean-Pierre Léaud, Albert Rémy, Claire Maurier, Patrick Auffay, etc.



Enfant ombrageux et rebelle, ayant souffert du peu d’affection accordée par sa mère et du pressentiment que son père n’était pas son vrai père (ce dont il aura la confirmation des années plus tard), François Truffaut s’est réfugié dans les livres et les films pour garder la vie sauve… Fin mars 1959, il obtient sa «revanche» avec le triomphe des «Quatre cents coups» qui annonce l’avènement du cinéma moderne (en France). Ouvertement autobiographique, ce premier long métrage, qui va être considéré comme le manifeste de la Nouvelle Vague, raconte la révolte d’un garçon de quatorze ans, Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud), en butte à toutes les formes d’autorité engendrées par la société française terriblement morose de la fin des années cinquante — famille, école, prison, etc. Avec une vitalité sèche, sans ostentation, Truffaut liquide l’imagerie mièvre liée à la représentation cinématographique de l’enfance d’antan… Chacun garde en mémoire ce long travelling de fugue qui entraîne Doinel jusqu’au bord de l’océan; un océan dont on ne sait s’il est alors un ultime obstacle infranchissable ou le symbole d’une liberté retrouvée… Une alternative «indécidable» qui va être au cœur même de l’œuvre encore à venir.
France, 1959, noir et blanc, 1h33, programme n°89