Cannes 2011, Un Certain Regard |
de Robert Guédiguian |
avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Daroussin, Gérard Meylan, etc.
Michel (Jean-Pierre Darroussin) et Marie-Claire (Ariane Ascaride) sont ce que l’on n’ose plus appeler des «personnes engagées». Trichant volontairement lors d’un tirage au sort qui doit entériner un plan social, Michel se retrouve au chômage par solidarité. Peu après, à l’occasion de leur anniversaire de mariage, le couple reçoit de la part de leurs proches et amis une petite cagnotte et deux billets d’avion pour un voyage en Tanzanie. Las, ils se font dépouiller par deux hommes masqués, dont l’un se révélera être l’un des jeunes collègues de Michel. Le traumatisme n’en sera que plus violent… Certes, le couple cher à Robert Guédiguian, que l’on aura vu vieillir au fil de ses longs-métrages, n’a plus guère l’optimisme de «Marius et Jeannette» (1997), mais il s’efforce quand bien même de rester exemplaire… Inspiré par un poème de Victor Hugo («Les Pauvres Gens»), Guédiguian assume complètement l’aspect «contes de fées pour adultes» qu’il confère à certains de ses films, seul moyen selon lui d’influer sur un réel meurtrissant. Le cinéaste veut croire que «la classe ouvrière existe toujours, que tout le monde n’est pas raciste, xénophobe, individualiste, égoïste». Lucide, il se sait affabulateur, mais reste persuadé que c’est le seul moyen de nous faire renouer avec l’humanisme qui nous fait actuellement défaut, et le cinéma, l’outil idéal pour y parvenir!
France, 2011, couleur, 1h47, programme n°171