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Thomas (Max Boublil, acteur, humoriste et co-scénariste du film) chante avec son groupe dans les mariages. Un jour, il rencontre Lola (Mélanie Bernier), une jeune femme qui a du chien et dont il n’hésite pas à faire sa fiancée. C’est ainsi qu’il rencontre sa belle-mère Susanne (Sandrine Kimberlain), qui mange bio et ne finit jamais ses phrases, et son beau-père Gilbert (Alain Chabat), un cinquantenaire déprimant sur son canapé, persuadé d’avoir raté sa vie.
Explosant comme une cocotte minute, Gilbert est tout soudain atteint d’une crise de la cinquantaine et convainc Thomas que le mariage est un enterrement, l’entraînant à faire les quatre cent coups avec lui… Thomas et Gilbert font la noce dans les boîtes branchées de Paris et les hôtels luxueux de la jet set à Marrakech, bien qu’il leur faille rentrer dans le rang et se racheter une conduite auprès de leurs dulcinées respectives.
La dimension romantique des «Gamins» est toutefois expédiée de façon clipesque lors des génériques de début et de fin du film. La «guerre des sexes», grand thème éculé de l’âge classique de la comédie américaine, fait ainsi place à une succession de dialogues désopilants, volontairement potaches et joyeusement nihilistes, qui soulignent de façon révélatrice l’ignorance et la bêtise des gens, ainsi que l’absurdité des codes, avec un sens affûté de la dérision, à la limite du politiquement correct.
Marchant sur les traces malodorantes et subversives des frères Farrelly et autre Judd Apatow, Anthony Marciano et Max Boublil réussissent un divertissement à point sur les obsessions, la branlette et les pulsions régressives inavouables, sans pour autant éviter le happy end de circonstance, ingrédient apparemment indispensable à la réussite commerciale des comédies populaires. En outre, en plus de leurs compositions frivoles, Boublil et Marciano nous offrent des tubes signés Iggy Pop ou Angus & Julia Stone, sans oublier le «Wind Song» du groupe pop folk français Revolver, tout en passant le monde du show-biz et Secret Story à leur crible jubilatoire et critique, certes agité à grand renfort de clichés.
Anthony Marciano
France, 2013, 1h45