Les Chaussons rouges

de Michael Powell et Emeric Pressburger |
avec Anotn Walbrook, Moira Shearer, Marius Goring, Leonide Massine, Ludmilla Tcherina, etc.


L’argument du conte d’Andersen est connu: «Les chaussons rouges» évoque le destin d’une jeune danseuse victime de ses propres chaussons de danse. Quand elle est lasse de danser, ses chaussons l’obligent à continuer! Directeur de la célèbre troupe de Covent Garden, Boris Lermontov propose à une jeune danseuse inconnue le rôle principal d’un ballet inspiré par cet envoûtement singulier… La danseuse y laissera sa vie! Spectacle total où la couleur est un élément essentiel, ce pur chef-d’œuvre réalisé en 1948 par un duo de cinéastes majeurs — et scandaleusement méconnus — dévide avec une audace formelle complètement folle trois fils narratifs: la genèse descriptive d’un ballet, l’exploration de l’univers fermé et quasi névrotique de la danse classique (d’une authenticité jamais vue jusque là) et une réflexion cruelle sur les sacrifices que la pratique artistique impose. Dans l’histoire du cinéma mondial, personne n’est jamais allé aussi loin dans la synthèse entre réalisme et fantastique — ce dernier n’étant rien d’autre que la vérité poussée dans ses ultimes ultimes retranchements (selon Powell).
THE RED SHOES, Grande-Bretagne, 1948, couleur, 2h06; programme n°78