A voir dimanche 10 février 2013 à 0h15 sur France 3 |
Arrivé d’Allemagne en 1934, où il a débuté comme assistant-réalisateur de Joseph von Sternberg sur le tournage de «L’Ange bleu» (1930), Ernest Deutsch Pottier (1906-1994) s’installe en France pour diriger des versions française de films allemands. Adoptant le prénom de Richard, il entreprend ensuite une carrière très prolifique avec trente-huit longs-métrages réalisés en quelque trente ans de carrière.
Sous l’Occupation, l’auteur de l’impérissable «Violettes impériales» (1925) est un collaborateur très entreprenant de la Continentale, une société de droit français créée par Goebbels, soucieux de contrôler la production tricolore. C’est dans ce cadre plutôt douteux que Pottier adapte un roman de Simenon qui est lui-même très prisé par les cinéastes qui restent en activité durant cette période très complexe.
Dans «Les caves du Majestic», le commissaire Maigret (Albert Préjean) enquête sur le meurtre de la propriétaire d’un hôtel de luxe. Ce faisant, il met à jour un sacré panier de crabes où le sordide le dispute gaiment à la cupidité. En investiguant, le commissaire à la pipe en vient à soupçonner Ramuel (Raimu), un chef-cuisinier un brin maître-chanteur…
De façon étonnante, Pottier passera entre les gouttes de l’épuration et continuera jusqu’en 1964 sa carrière de cinéaste, en se faisant un bien piètre chantre des Tino Rossi et autre Luis Mariano, se risquant même à tourner en Italie deux péplums, «David et Goliath» (1960 et «L’enlèvement des Sabines» (1961) avec un Roger Moore en jupette!
de Richard Pottier
France, 1944, 1h40
