Jetant un regard à la fois caustique plein de légèreté sur le temps qui passe, Bruno Podalydès prodigue dans ses films un fin comique d’observation à la Jacques Tati, qui se moque tendrement de nos travers d’hyper connectés et de notre société obnubilée par la croissance. Dans «Les 2 Alfred», le réalisateur de «Comme un avion» et «Bécassine» raconte les affres fort contemporaines d’un chômeur déclassé joué à merveille par son frère Denis Podalydès…
Alexandre a deux mois pour prouver à sa femme qu’il peut s’occuper de ses deux jeunes enfants et être financièrement autonome. Contre toute attente, le voilà embauché à l’essai dans une start-up très tendance, qui licencie avec effet immédiat ses employés surpris en flagrant délit de paternité ou de maternité.
Le pauvre Alexandre doit donc apprendre l’art délicat de la dissimulation et trouve de façon inespérée de l’aide auprès d’Arcimboldo (joué par Bruno Podalydès lui-même), un laissé-pour-compte plein d’entrain devenu «entrepreneur de lui-même». Leur résistance contre notre société ubérisée est aussi poétique et critique qu’irrésistible de drôlerie!
de Bruno Podalydès
Etats-Unis, 2020, 1h32
