A voir mardi 9 avril 2013 à 23h45 sur RTS Un |
Après avoir débuté sous l’occupation avec des œuvres comme «L’Assassin habite au 21» (1942) et «Le Corbeau» (1943), ce qui lui vaut d’être provisoirement suspendu à la Libération, Henri-Georges Clouzot (1907-1977) connaît la consécration avec des films noirs «à la française» comme «Quai des Orfèvres» (1947), «Le Salaire de la peur» (1953) et «Les Diaboliques» (1995). Mais l’auteur du «Mystère Picasso» (1956) connaît au début des années soixante une crise d’inspiration, se sentant «vieilli» par l’arrivée tonitruante de La Nouvelle Vague.
En 1964, en plein doute, il se lance dans un nouveau projet, un drame de la jalousie qui anéantit un couple de jeunes mariés, mais observé du seul point de vue de l’homme jaloux. Bénéficiant d’une carte blanche de la Columbia, Clouzot apparie Romy Schneider et Serge Reggiani pour tourner un film où il va tenter d’audacieuses recherches formelles.
En juillet 1964, le tournage commence et prend rapidement un tour catastrophique, avec comme point d’orgue, l’infarctus de Clouzot qui doit interrompre la réalisation… Après avoir retrouvé une quinzaine d’heures de bouts d’essai et de rushes existants mais dépourvus de son, l’historien du cinéma Serge Bromberg a reconstitué un puzzle fascinant qui révèle Romy Schneider sous un jour inédit, captive d’un cinéaste qui projette sur elle ses fantasmes et ses pulsions.
de Serge Bromberg & Ruxandra Medrea
France, 2009, 1h42