L’Enfant d’en haut

A douze ans, Simon (Kacey Mottet Klein) mène une double vie. L’hiver venu, il quitte quotidiennement la plaine industrielle, où il habite avec Louise (Léa Seydoux), qu’il appelle «sister», pour emprunter la télécabine qui le mène dans une station de ski friquée.

Là-haut sur la montagne, alors qu’il ne sait pas skier, Simon s’invente une identité de gosse de riches. Déambulant l’air de rien dans ses grosses godasses de ski, il dérobe les lattes et autres accessoires de sport qu’il revend en bas, à vil prix, aux mômes de son immeuble. Sans travail, Louise profite de son trafic et en devient peu à peu dépendante…

Avec une sensibilité bouleversante, la réalisatrice de «L’enfant d’en haut» dévoile la fracture sociale sur fond d’or blanc, faisant de son frêle protagoniste un «travailleur saisonnier» d’un genre inédit. Jouant magistralement entre le «haut», où tout semble n’être que luxe et volupté, et le «bas», boueux et crotté, la cinéaste Ursula Meier file tout schuss une fable imparable sur l’inégalité et le manque d’amour.

de Ursula Meier
France, Suisse, 2011, 1h40

à voir à Neuchâtel