de Samira Makhmalbaf |
avec Saïd Mohamadi, Bahman Ghobadi, Behnaz Jafari, etc.
À tout juste vingt ans, la fille du cinéaste Mohsen Makhmalbaf signe un deuxième long-métrage sidérant qui a obtenu le Prix du Jury au dernier festival de Cannes. Tourné dans le Kurdistan iranien, tout près de la frontière irakienne, «Le tableau noir» est un film de fiction complètement imprévisible, tourné «en dehors» de toute référence, bref une sorte de «jamais vu» au cinéma… Portant leurs tableaux noirs sur le dos, une dizaine d’instituteurs marchent dans la montagne à la recherche d’élèves improbables ; échangeant leur savoir contre un gîte et un peu de nourriture. Bientôt il n’en reste plus que deux qui ne tardent pas à se séparer. Avec la cinéaste, nous suivons leurs trajectoires respectives. L’un se joint à une bande d’enfants contrebandiers; malgré leur hostilité déclarée, il s’efforce de leur dispenser ses leçons. L’autre rencontre une troupe errante de vieillards, des Kurdes irakiens partis à la recherche de leur village où l’un des leurs (le plus mal en point) souhaite rendre son dernier soupir. Rebaptisé «Tableau noir», l’instituteur se met à les suivre, sans trop savoir pourquoi… Un «flamenco d’images brutes» a écrit le critique Jean-Michel Frodon dans «Le Monde».
TAKHTÉ SIAH, 2000, Iran / Italie, couleur, 1h25, programme n°87