Le Serviteur de Kali

Inde |
Venise 2002, Controcorrente |
de Adoor Gopalakrishnan |


Avec son ironie coutumière et un sens de l’espace extraordinaire, Adoor Gopalakrishnan, l’un des derniers monstres sacrés du cinéma indien «non bollywoodien» met en scène une fable tragique qui se trame en 1941 (l’année de naissance du cinéaste). Bourreau du Maharadjah de Travancore (Kerala) depuis des décennies, le vieux Kaliyappan fait vivre sa famille dans l’aisance du fait des privilèges liés à sa fonction. Grâce à la corde qu’il utilise pour chaque pendaison, devenue une véritable relique sanctifiée par la déesse Kali, il s’est en plus octroyé le pouvoir accordé aux guérisseurs. De fait, Kaliyappan est rongé par la culpabilité. Persuadé d’avoir mis à mort un innocent, il s’oublie dans l’alcool. Un jour, ivre mort, il est incapable de mener à bien sa tâche. Comme l’exige la tradition, c’est son fils qui doit alors finir le «travail», un fils profondément opposé à la peine de mort… Basé sur des faits réels, «Le serviteur de Kali» traite avec une puissance étonnante de thèmes essentiels comme la liberté de conscience, le pardon et le devoir.
NIZHALKKUTHU, 2002, couleur, 1h30 , programme n°119

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