Le Rebelle

de King Vidor |
avec Gary Cooper, Patricia Neal, Raymond Massey, Kent Smith, etc.


Inspiré de la vie du génial Frank Lloyd Wright (1869-1959), «Le rebelle» (1949) retrace le combat acharné d’un jeune architecte visionnaire qui préfère travailler comme ouvrier de chantier plutôt que de faire des concessions à des clients ignares – Howard Roark (Gary Cooper) ira jusqu’à faire sauter un building parce qu’il ne le juge pas conforme à ses plans! Figure majeure de la grande période (dite classique) du cinéma hollywoodien, le Texan King Vidor (1895-1982) a réalisé avec «Le rebelle» un chef-d’œuvre de démesure où l’excès l’emporte sur le calcul, la raison. «Je crée mes propres normes», proclame Roark. Son individualisme exacerbé par un système où celui qui paye commande l’entraîne à détruire plus souvent qu’il ne construit… Par la bande, Vidor met bien évidemment Hollywood en accusation en substituant aux films massacrés par les producteurs d’audacieux gratte-ciel mutilés par le conformisme des commanditaires. L’auteur de «Duel au soleil» (1947) exalte dans ce film rare les vertus d’un génie créateur qui ne souffre aucun compromis, même si son intransigeance le condamne à une solitude «glacée» – des cinéastes maudits comme Von Stroheim, Griffith ou Von Sternberg se reconnaîtront!
THE FOUNTAINHEAD, 1949, USA, noir et blanc, 1h54; programme n°100