Le Promeneur du Champ de Mars

En première suisse |
Berlin 05, en compétition |
de Robert Guédiguian |
avec Michel Bouquet, Jalil Lespert, Chantal Banlier, etc.


A cinquante ans passés et treize longs-métrages à son actif, le réalisateur français Robert Guédiguian continue de cultiver son atypisme. Actif depuis le début des années quatre-vingt, l’auteur de «Marius et Jeannette» est sans doute l’un des derniers cinéastes tricolores à se soucier encore du «politique». Tour à tour véhément («La ville est tranquille»), faussement naïf («L’argent fait le bonheur») ou franchement mélancolique («Dernier été»), cet ex-militant du parti communiste a tracé une série de variations souvent très réussies sur le seul thème de la fin des utopies (avec le travail de deuil que cela suppose). Avec «Le promeneur du Champ de Mars», cette thématique atteint à des hauteurs poignantes, grâce au «personnage» de François Mitterrand dont le «destin» cristallise les attentes et désillusions de toute une génération de Français. Non sans audace (qui fait que plus d’un l’attend au contour), le cinéaste a très librement adapté le livre de Georges-Marc Benamou, «Le dernier Mitterrand»… Un jeune journaliste presse de questions «essentielles» l’ex-président. Se sachant condamné par la maladie, ce dernier ne lui confie que doutes et incertitudes… C’est l’extraordinaire Michel Bouquet qui prête ses traits au vieil homme en veine de confidences. Espérons que les membres du jury de la cinquante-cinquième Berlinale
sauront lui rendre hommage!
France, 2005, couleur, 2h, programme n°126