Le Premier Cri

de Gilles De Maistre



Du Mexique au Japon, en passant par la toundra de Sibérie et le désert Touareg, jusqu’aux terres sauvages masaïs de Tanzanie, le réalisateur français Gilles De Maistre nous entraîne dans un voyage autour de la terre de 48 heures, le 29 mars 2006, à la recherche des premiers souffles des enfants de notre planète… Profondément respectueux, son documentaire montre dix façons d’appréhender et de vivre l’accouchement, un événement à la fois intime et universel. Au chaud sur un tatami ou par moins cinquante degrés, nous découvrons des femmes se préparant à accoucher, puis mettant leur bébé au monde, devant une caméra qui sait se faire oublier. Sans insistance, le cinéaste dévoile des cultures différentes et les conditions d’existence qui leur correspondent. Aux appareils sophistiqués des hôpitaux s’opposent parfois les traditions auxquelles les femmes sont contraintes de se soumettre. Aux Etats-Unis ou en France, l’accouchement est minutieusement préparé et obéit souvent aux règles salvatrices de l’obstétrique. Dans les pays démunis, où l’accès aux soins est très limité, voire inexistant, il est vécu de façon autrement instinctive… Désireux de faire un vrai film de cinéma, De Maistre ne porte pas de jugement, même si l’hôpital apparaît comme un lieu singulièrement déshumanisé en regard de l’événement que constitue une naissance. Par le biais d’une statistique, le cinéaste relativise lui-même cette appréciation un peu «new age»: chaque minute, une mère meurt des suites d’une grossesse avec complications.
France, 2007, couleur, 1h38, programme n°146