Le petit fugitif

Brooklyn, 1950. Convaincu d’avoir abattu son frère d’un coup de fusil, Joey, âgé de sept ans, s’enfuit à Coney Island, cette grande plage new-yorkaise réservée aux loisirs. Dans le tourbillon des carrousels et des stands de tir, le petit fugitif se faufile entre les adultes et mange des pastèques dégoulinantes, avant de se laisser gagner par l’angoisse d’être un meurtrier en fuite et de se sentir si libre… Avec sa caméra portée à hauteur d’enfant, «Little Fugitive» constitue une ode à la liberté et à l’innocence. Lion d’argent à Venise en 1953, tournée à l’arrache et produite avec des bouts de ficelle par Morris Engel, Ruth Orkin et Ray Ashley, trois amis issus du photojournalisme, cette fiction à l’air documentaire fut la référence de la Nouvelle Vague: de l’aveu même de François Truffaut, il n’y aurait eu ni «Les 400 coups», ni «A bout de souffle», sans «Le petit fugitif»!

Carlotta

Article écrit par Raphaël Chevalley et paru dans les quotidiens L’Express et L’Impartial