de Francis Ford Coppola
avec Marlon Brando, Al Pacino, James Caan, Richard Castellano, Robert Duvall, Sterling Hayden, Diane Keaton, John Cazale, etc.
En 1972, Coppola relit deux fois le livre de Mario Puzo avant d’accepter l’offre de la «big» Paramount. Désireux de remettre à flot sa propre société de production (American Zoetrope) mise à mal par l’insuccès des «Gens de la pluie» (1969), il met en scène la résistance du vieux parrain Don Vito Corleone (Marlon Brando) qui refuse de se convertir au nouveau système de profits illicites qui passe désormais par le trafic de drogue. Victime d’un attentat, il survit diminué. Mike Corleone (Al Pacino), son plus jeune fils, rénove le pouvoir de la Famille et veut perpétuer les bonnes manières de Don Vito… Le second degré est d’une évidence passionnante: non sans ironie, Coppola, cinéaste indépendant, s’identifie au personnage de Mike Corleone, jeune mafieux, qui s’efforce de préserver l’indépendance et l’intégrité de la Famille. Vu ainsi, le premier «Parrain» prend une profondeur insoupçonnée. Dans le même temps, le cinéaste montre que cette intégrité, cette soif de respectabilité, est toute relative, car elle constitue depuis toujours l’envers et la couverture d’une violence et d’une abjection injustifiables.
THE GODFATHER – PART I, Etats-Unis, 1972, couleur, 2h56, programme n°65