Le Mensonge d’une mère

A voir dimanche 8 juillet 2012 à 0h56 sur France 3

Merci au Cinéma de Minuit et à son excellent programmateur Patrick Brion! Cette fois, il ressuscite de ses cendres le réalisateur italien Raffaello Matarazzo (1909-1966) par trop méconnu sous nos latitudes, mais qui vaut d’être redécouvert!

Journaliste et critique de cinéma, Matarazzo signe en 1933 un premier long-métrage, «Treno Popolare, dont la spontanéité préfigure le néoréalisme. Doué d’un humour subtil, il se spécialise dans la comédie d’observation, signant plusieurs chefs-d’œuvre du genre, dont «Giorno di Nozze» (1942) et «Il Birichino di papà» (1943), qui raille en douce le fascisme, ce qu’il l’oblige à se réfugier en Espagne jusqu’à la fin de la guerre.

A son retour en Italie, il échoue à concrétiser des projets personnels et doit se résoudre à tourner en 1950 «Le mensonge d’une mère» («Catene»), un mélodrame, genre entièrement nouveau pour lui… Mariée à un garagiste, mère de deux enfants, Rosa (Yvonne Sanson) coule des jours heureux à Naples. Un jour, elle est victime d’un escroc qui la fait chanter en la menaçant de révéler à son mari qu’ils ont été amants, ce qui n’est pas le cas. Après bien des déboires, empêchée de voir ses enfants, Rosa songera au suicide…

Avec une rigueur quasi mathématique et un sens inouï de la progression dramatique, Matarazzo fait de cette intrigue simpliste une véritable montée du malheur, qui atteint des sommets d’émotion… A sa grande surprise, le film a connu un immense succès, «contraignant» son réalisateur à en tourner six autres, des mélos de la même eau, tous joués par Yvonne Sanson et Amedeo Nazzari, devenus un couple de cinéma légendaire (dont le sublime «Navire des filles perdues» en 1954).

Catene
de Raffaello Matarazzo
Italie, 1950, 1h25