Le Jeune Ahmed

Cannes 2019, Compétition officielle

de Luc et Jean-Pierre Dardenne
avec Idir Ben Addi, Olivier Bonnaud, Myriem Akheddiuo, etc.

Déjà deux fois palmés à Cannes avec «Rosetta» (1999) et «L’Enfant» (2005), les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne poursuivent une œuvre commune à nulle autre pareille sans jamais déroger aux principes profondément éthiques qui les guident depuis plus de trente ans. Producteurs, scénaristes et réalisateurs de tous leurs films, ce duo animé par un souci du réel constant a plus que marqué l’histoire récente du cinéma. Gageons que les frères Dardenne persistent et signent avec «Le Jeune Amhed» qui restitue le processus de radicalisation d’un adolescent de treize ans.

Tombé sous l’influence d’un imam, Ahmed est prêt à tuer sa professeure. Surpris par la détermination de son disciple, l’imam l’abandonne à sa trajectoire mortifère, tandis que divers personnages (sa mère, son frère, sa sœur, son éducateur, un psychologue) s’efforcent de le faire renoncer à son acte. Dénués de tout angélisme, les deux réalisateurs se demandent alors comment ouvrir à la vie cet être hermétique à toute bienveillance, à l’amour, à l’amitié et au désir, avec quels moyens réussir à le convertir à l’impureté qu’il abhorre, sans en passer par un happy end simpliste et par conséquent inadmissible. Film oblige, son sauvetage, s’il est encore possible, ne pourra être que cinématographique, au sens le plus élevé du terme, mais ce sera déjà cela de pris…

France / Belgique, 2019, couleur, 1h24, programme n°229