Le Guetteur

Le commissaire Mattei (un bon nom de commissaire, incarné par une bonne tête de commissaire: Daniel Auteuil) est sur un gros coup; la mission de sa vie. Il doit coincer un tireur d’élite qui canarde ses hommes depuis les toits voisins à chaque intervention policière dans une série de braquages de banques qui ébranle la place financière parisienne… Mattei finit par mettre la main au collet d’un type impassible et sans identité (Mathieu Kassovitz) dont il doit prouver qu’il est le fameux snipper. Lâché par des complices mus par l’appât du butin, le tireur pourrait également être celui qui a abattu le fils de Mattei en Afghanistan…

Difficile pour le commissaire vieillissant de garder la tête froide dans cette affaire de haut vol! En effet, il joue sa carrière professionnelle tout en poursuivant son deuil. Bâti sur une esthétique qui ressemble aux thrillers hollywoodiens, le film propose un montage frénétique ponctué de coups de feu pétaradants, un scénario à strates multiples, et une galerie de personnages bien cernés, du médecin douteux et dégueu (Olivier Gourmet retrouve sa moustache perverse de «La Promesse») au tueur en série avide de jeune chair…

Se revendiquant du «Cercle rouge» de Melville ou de «Heat» de Michael Mann, les réalisateurs ont mixé ces «inspirations» et nous livre un bon polar tendu, sans pour autant ressusciter la puissance psychologique et philosophique des chef-d’œuvres du genre.

de Michel Placido
France / Belgique / Italie, 2011, 1h29

à voir en nocturne uniquement, à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel