Le Déjeuner du 15 août

Venise 08, Prix de la première œuvre
de Gianni Di Gregorio
avec Gianni Di Gregorio, Valeria De Franciscis, Marina Cacciotti, Maria Calí, etc.



Cette résurgence savoureuse de la mythique «comédie à l’italienne» constitue le premier long-métrage du co-scénariste du terrible «Gomorra» de Matteo Garonne. Prix de la première œuvre au dernier Festival de Venise, «Le Déjeuner du 15 août» («Pranzo di Ferragosto») inscrit son action dans la Rome désertée de la Fête de l’Assomption. Vidée de la plupart de ses habitants qui profitent de cette journée de congé pour aller à la plage ou pique-niquer à la campagne, la Ville Eternelle n’abrite plus que les sans domicile fixe et autres laissés-pour-compte…

Vieux garçon, Gianni (joué par le réalisateur) fait partie du lot. Sans emploi, il habite avec sa vieille mère qui n’hésite pas à abuser de la situation. Dans la mouise, Gianni et sa maman ont accepté d’accueillir chez eux des petites vieilles proches de leur propriétaire et de leur médecin de famille, en échange de rabais substantiels sur quelques factures restées en souffrance. Délaissées par leurs familles en ce beau jour férié, ces dames âgées s’attablent donc chez Gianni pour dévorer avec appétit un vrai repas de fête… Par petites touches assassines, Gianni Di Gregorio croque avec une tendre méchanceté ces mamies superfétatoires, dressant un réquisitoire subtil contre une société minée par l’individualisme. Ce faisant, il renoue non sans bonheur avec les traditions acerbes de la «comédie italienne» dont les Risi, Comencini, Monicelli et autre Scola furent les rieurs inoubliables. De manière indirecte, Di Gregorio fait aussi référence à «Dimanche d’août» (1949), un film de Luciano Emmer où Marcello Mastroianni restait aussi «cloîtré» à Rome, alors que ses amis se rendaient à la plage…
PRANZO DI FERRAGOSTO, Italie, 2008, couleur, 1h15, programme n°154