Le Chat du rabbin

de Joann Sfar & Antoine Delesvaux |
avec les voix de François Morel, Maurice Bénichou, Hafsia Herzi, etc.

Né en 1971 à Nice, Joann Sfar s’est mis à dessiner à l’âge de quinze ans et est devenu à force de persévérance un auteur de BD renommé, livrant plus de cinquante albums en quelque dix ans de travail compulsif. Fan de Serge Gainsbourg, il a signé en 2009 un premier long-métrage de cinéma en tant que réalisateur et scénariste avec «Gainsbourg (vie héroïque)» – une rêverie très inspirée, plus proche du conte que du biopic. Fort de ce succès, Sfar adapte aujourd’hui sa propre série de bande dessinée. A l’instar des œuvres de Sylvain Chomet («Les Triplettes de Belleville» et «L’Illusionniste») et Jacques-Rémy Girerd («La Prophétie des grenouilles ou «Mia et le Migou»), «Le Chat du rabbin» est à la fois révélateur de la perspicacité de son auteur et de la créativité de l’animation française. En effet, ce film sort des sentiers battus non seulement grâce à des dessins qui échappent totalement aux menées normatives de l’hydre hollywoodienne, mais aussi grâce à des questionnements bien sentis sur la tolérance, la difficulté de vivre ensemble, le pouvoir et la liberté… Alger, 1920. Un rabbin vit avec sa fille Zlabya. Un jour, son chat mange un perroquet plutôt remuant. Désormais pourvu de parole, le félidé se met à déblatérer bon nombre d’âneries, à tel point que le rabbin veut s’en débarrasser. Mais le chat est fou amoureux de la jeune Zlabya. Fidèle à la BD originale, «Le Chat du rabbin» constitue une dédramatisation intelligente des histoires entre les juifs, les chrétiens et les musulmans, dont Sfar se sert pour tirer le portrait de la France multiculturelle d’aujourd’hui. Un OVNI cinématographique judicieusement animé en 3D, à l’humour décalé et à la profondeur existentielle!
France, 2011, couleur, 3D, 1h40, programme n°169