Le Charme discret de la bourgeoisie

de Luis Buñuel |
Avec Fernando Rey, Delphine Seyrig, Bulle Ogier, Jean-Pierre Cassel, etc.
Oscar du meilleur film étranger 1972


Les Thévenot viennent dîner chez les Sénéchal. Ces derniers se montrent très surpris de leur venue, car ils ne les attendaient que le lendemain. Monsieur Thévenot invite alors tout le monde au restaurant, mais la mort du restaurateur, dont le cadavre repose dans la pièce contiguë, ne les incite guère à passer à table! Le samedi suivant, les Sénéchal réitèrent leur invitation. Las, une soudaine envie de faire l’amour les saisit au moment où les invités arrivent au salon… Le principe d’un repas toujours manqué et différé constitue le fil conducteur du chef-d’œuvre de la période française de Buñuel. Sur ce thème apparemment très banal, le cinéaste imbrique rituels sociaux, fantasmes et obsessions. La force dévastatrice et inégalée de son film provient du fait qu’il filme le tout avec la même neutralité (tel un documentariste), se refusant à endosser le rôle du moraliste, du critique… Il revient donc au spectateur de se débrouiller, de juger, au risque de se faire juger lui-même! «Par ailleurs, je fus extrêmement satisfait de pouvoir donner dans ce film ma recette du dry-martini», Buñuel dixit (dans ses mémoires).
1972, France, couleur, 1h41, programme n°113