Le Charbonnier

Algérie |
de Mohamed Bouamari |
avec Fattouma Ousliha, Moustafa El-Anka, Youssef Hadjam, Ahmed Hamoudi, etc.


Œuvre emblématique de la rétrospective majeure que le Festival de Fribourg a consacré cette année aux «Cinémas arabes», «Le charbonnier» («Al-fahàm», 1972) est devenu aujourd’hui un film prophétique mettant en lumière les raisons profondes de la «guerre civile» qui déchire l’Algérie actuelle. Avec ce sens très fort du raccourci symbolique, qui va devenir sa marque d’auteur, Mohamed Bouamari retrace les tribulations d’un simple charbonnier qui, aux lendemains de l’indépendance algérienne (1962), peine à s’adapter à la modernité naissante; ancien fellagha (partisan de la lutte armée contre les «occupants» français), Belkacem est d’autant plus désorienté que le «nouveau système» porte déjà en lui tous les germes de la corruption. Résultat, le voile tombe bien trop rapidement — aux sens propre et figuré de l’expression. Trente ans plus tard, les «intégristes» sauront s’en souvenir…
AL-FAHÀM, Algérie, 1972, noir et blanc, 1h40; programme n°85 bis