Latcho Drom

de Tony Gatlif |
avec les musiciens Talab Khan Barna, Daoud Langa, Gazi Khan Barna (Rajasthan); Musiciens du Nil (Egypte); Hasam Yarim Dunya (Turquie); Taraf de Haïdouks (Roumanie); Rostas Szabina, en¬semble Kek Lang (Hongrie); Marichka (Slovaquie); Dorado et Tchavolo (France); Gitans de Badajóz, La Caita (Espagne); etc.



Sans conteste, l’une des réussites les plus éclatantes de Gatlif! «Latcho Drom» («Bonne route!») fait voir et entendre l’identité insaisissable des «Gens du voyage» à travers leur «plus grand dénominateur commun», la musique. Louars au Rajasthan, Ghaziya en Haute-Égypte, Tsiganes ou Roms ailleurs, tous vouent à la musique, au chant (et à la danse), une passion qui les réunit au-delà de leurs différences. Ce faisant, le cinéaste n’agit pas en ethno¬graphe, encore moins en reporter, mais se contente de saisir des traces qui témoignent de la mémoire d’un peuple — sans jamais l’expliciter via un commentaire «savant». Parfois, Gatlif met en scène des bribes de fiction: des villageois expulsent les gitans de leur localité; quelques barbelés et un tatouage sur un avant-bras rappellent un génocide; la police espa¬gnole fait murer un squat où habitent des chanteurs de flamenco, etc.. Volontairement muettes, ces scènes agissent comme des «métonymies» cinématographiques (exprimer le tout en montrant une partie) et accordent la primauté à la musique — donnée comme seul moyen d’accéder à une certaine connaissance de l’âme tsigane.
France, 1993, couleur, 1h40, programme n°88

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