L’Arc

| Corée du Sud |
Cannes 05, Un certain regard
de Kim Ki-duk


Après son fascinant «Locataires» l’an passé, le cinéaste sud-coréen Kim Ki-duk nous revient avec «L’arc», une nouvelle fable qui embaume le même parfum d’étrangeté… Un vieil homme vit avec une jeune fille qu’il retient loin du monde sur un bateau en pleine mer. Il compte l’épouser lorsqu’elle aura dix-sept ans. Pour la garder hors de portée des pêcheurs qui la convoitent, le vieil homme compte sur son arc: «Je pensais qu’elle m’appartiendrait tant que je posséderais l’arc.» Jusqu’au jour où un étudiant venu de la ville embarque sur le frêle esquif…

L’auteur de «Printemps, été, automne, hiver… et printemps» (2003) nous décoche en plein cœur l’un de ces films allégoriques dont lui seul semble détenir le secret. Entre désir et jalousie, Kim Ki-duk nous délivre un portrait en coupe de l’identité coréenne qui ne laisse pas d’interroger: un condensé paradoxal de modernité déshumanisante et de primitivisme mutilant. Contemplatif et imprévisible, «L’arc» est sans doute à ce jour son œuvre la plus singulière.
HWAL, 2005, Corée du Sud / Japon, couleur, 1h30, programme n°134