L’Age de glace: les lois de l’univers 3D

Convoitant inlassablement un petit gland récalcitrant, Scrat se retrouve bien malgré lui à bord d’un vaisseau spatial qui le propulse au cœur de la future voie lactée. Jouant au flipper avec les planètes, le petit rongeur aux yeux globuleux provoque une collision qui engendre une pluie d’astéroïdes, présage d’une extinction massive pour tous les habitants de la Terre. Affolés, Sid le paresseux, Manny le mammouth, Diego le tigre-sabre et leurs compères s’allient à Buck, une belette pleine de hardiesse, pour faire dévier la funeste comète de sa trajectoire…

Rien de bien nouveau sous le soleil de la Préhistoire. Les créateurs de la saga déclinent le canevas des aventures précédentes en y ajoutant cependant une touche de maturité, à commencer par la rencontre de Sid avec le grand amour, le désir d’enfant de Diego et de sa compagne Shira, la capacité de résilience insoupçonnée de Manny, qui accepte de laisser sa fille convoler aux côtés d’un jeune mammouth un brin timbré, ou encore l’examen de conscience d’une famille de dromæosaures aux plumes chatoyantes, qui renoncent à faire le mal pour œuvrer en faveur de la collectivité.

Si la trame générale ne révolutionne en rien la narration des films d’animation grand public, elle propose à travers le personnage de Buck quelques envolées pédagogiques, qui permettent aux petits comme aux grands petits d’enrichir leurs connaissances scientifiques. Grâce aux différentes personnalités qui habitent son cerveau, le film fait notamment un clin d’œil à Socrate, mais aussi à l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson, animateur de la célèbre émission «The Universe», qui vulgarise pour notre plus grand plaisir les concepts scientifiques les plus obscurs. Cet attrait pour la science, le film le cultive jusqu’à pointer d’un doigt moqueur une certaine forme de spiritualité qu’incarne Geotopia, une communauté d’illuminés guidée par un dénommé Shangri Llama, qui voue un culte aveugle à la jeunesse éternelle!

N’en déplaise aux sceptiques, «L’âge de glace: les lois de l’univers 3D» rattrape l’académisme de son scénario en ménageant l’intelligence du spectateur, quel que soit son âge. Il offre également une animation d’une qualité exceptionnelle, qui mêle la fluidité des mouvements et le rendu des texture à une représentation renversante de l’univers, tout en proposant quelques éclats de drôlerie, notamment à travers les âneries de Crash et Eddie, les infatigables frères opposums, ou encore l’anticonformisme de Mémé, la grand-mère odorante de Sid. Cela dit, si ce cinquième épisode constitue un pari gagnant au contraire de la dérive du précédent, espérons que la Fox, galvanisée par son succès, évite de réitérer l’expérience ad nauseam.

Ice Age: Collision Course
de Mike Thurmeier et Galen T. Chu
Etats-Unis, 2016, 1h35