A voir mardi 7 juin à 14h45 sur Arte
Primé dans une ribambelle de festivals prestigieux, «La visite de la fanfare» fredonne une ritournelle réconciliatrice qui fait chaud au cœur… Librement transposé de «Voyage en Israël», un récit de l’homme de théâtre égyptien Ali Salem, devenu un best-seller en Egypte, le premier long-métrage du cinéaste israélien Eran Kolirin commence sur une méprise linguistique. La fanfare de la police d’Alexandrie est invitée à jouer dans un centre culturel arabe situé dans la ville israélienne de Petah Tikvah (en hébreu: «la porte de l’espoir»), un lieu historique qui abrita, dès 1878, la première exploitation agricole juive. Sur leur indication, le bus débarque les huit Egyptiens composant l’orphéon alexandrin à Bet Hatikvah («la maison de l’espoir»), en plein désert du Néguev. L’erreur du chauffeur est compréhensible car la langue arabe ne dispose pas de la lettre p. Suant dans leurs uniformes, encombrés de leurs cuivres rutilants, les musiciens se retrouvent dans un bled paumé dont les habitants n’en sont plus à «la terre promise». L’arrivée inopinée de la petite fanfare va pourtant les tirer de leur léthargie. Avec une douceur très orientale et un sens très sûr du burlesque, le cinéaste réussit alors à instiller un dialogue véridique, loin des grandes phrases habituelles… Un film humaniste comme on les aime!
Bikur Hatizmoret
de Eran Kolirin
Israël, 2007, 1h25