La vie est belle

Grand Prix du Jury, Cannes 1998 |
de Roberto Benigni |
avec R. Benigni, Nicoletta Braschi, Sergio Bustric, Marisa Paredes, etc.

“La vie est belle” est un pamphlet extraordinaire contre le révisionnisme qui, rappelons-le, nie l’existence même des camps de concentration. Roberto Benigni y met en scène un effort de négation sans précédent — les négationnistes ne sont jamais allés si loin et pour cause! Pour sauver la raison et l’innocence de son fils Josué, le juif Guido (R. Benigni) transforme le processus de la solution finale en un grand jeu où, par exemple, les enfants ne doivent pas prendre de douche! L’effet est terrible et salutaire: sans rien montrer, l’acteur cinéaste réussit à tout dire par la bouche de ce père aimant qui veut seulement épargner à son fils le spectacle terrifiant du premier génocide à avoir été réalisé de façon rationnelle, industrielle. Ce faisant, Benigni démontre par l’absurde la criminelle inanité du véritable négationnisme; l’effet comique ne vise en aucun cas les victimes des camps, mais, par “ricochet”, tous ceux qui se prêtent à cette abomination qui consiste à faire croire qu’“il ne s’est rien passé de tel”… La cible est clairement désignée!
LA VITA È BELLA, 1997, Italie/Allemagne/Angleterre, couleur, 1h56, programme n°105