La Source des femmes

Cannes 2011, en compétition |
de Radu Mihaileanu |
avec Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Biyouna, Hiam Abbass, etc.

Après «Va, vis et deviens» (2005) et «Le Concert» (2009), le cinéaste roumain Radu Mihaileanu livre un nouveau plaidoyer en faveur de la résistance, au-delà des différences identitaires et religieuses. Partant d’un fait divers qui s’est déroulé en Turquie en 2001, le cinéaste dépasse cette réalité pour en faire un conte profondément féministe… Dans un petit village de montagne, quelque part au Maghreb, les femmes usent leurs vies à aller chercher l’eau à la source. Bien inspirées par «Lysistrata» d’Aristophane, elles décident de ne plus faire l’amour tant que les hommes n’auront pas réglé le problème. Dès lors, la sécheresse qui menace évoque celle des cœurs qui se tarissent. Epaulées par la sagesse de leur doyenne Vieux-fusil, Leïla, Loubna et Rachida affrontent le patriarcat et le fondamentalisme en chantant et en dansant. Faisant appel à la musicalité et à la nature imagée de la langue arabe, ainsi qu’à l’héritage littéraire des «Mille et une nuits», Mihaileanu montre que ces femmes ne peuvent combattre frontalement, mais de manière détournée, même lorsqu’elles se retrouvent entre elles au hammam ou à l’oued. Décrivant ainsi une culture orientale toute de sensualité et de subtilité, le cinéaste démonte les préjugés à propos de l’islam et livre une ode à la beauté et à la bonté des femmes, qui n’est pas sans résonance avec les «révolutions» actuelles du monde arabe.
France / Belgique / Italie, 2011, couleur, 2h04, programme n°171