En grande reprise | Cannes 1971, Quinzaine des réalisateurs
de Alain Tanner
avec Bulle Ogier, Jean-Luc Bideau, Jacques Denis, Véronique Alain, etc.
Tourné deux ans après «Charles mort ou vif» (1969), «La salamandre» reste le chef-d’œuvre de ce que les historiens nomment aujourd’hui le Nouveau Cinéma Suisse… La jeune et jolie Rosemonde (inoubliable Bulle Ogier) a-t-elle voulu tuer son oncle, en profitant d’un faux mouvement de ce dernier qui, en bon citoyen helvétique, était en train de nettoyer son fusil militaire? Traînée au tribunal par sa victime, Rosemonde a obtenu un non-lieu, mais le doute demeure.
Journaliste épris d’objectivité, Pierre (Jean-Luc Bideau) est mandaté par la télévision pour écrire un scénario sur cette affaire non élucidée. En se faisant aider par son ami Paul (Jacques Denis), un écrivain qui n’a confiance qu’en son imagination, Pierre commence à enquêter sur Rosemonde… Avec une drôlerie grinçante, Tanner préserve jusqu’au bout l’intégrité morale de sa protagoniste, une «bonne à rien» dont la révolte instinctive jure sur le «propre en ordre» qui prévalait à l’époque en Suisse: telle une salamandre, Rosemonde traverse l’enfer morne du quotidien helvétique sans jamais se brûler… Pour mémoire, le film resta à l’affiche plus d’un an à Paris!
1971, Suisse, noir et blanc, 2h03, programme n°132