de Woody Allen |
avec Mia Farrow, Jeff Daniels, Danny Aiello, etc.
Au début des années trente, Cecilia (Mia Farrow), simple serveuse de bar, fuit un mari alcoolique et chômeur en se réfugiant au cinéma dès qu’elle a un instant de loisir. Ce faisant, elle voit plusieurs fois de suite le même film, «La Rose pourpre du Caire», un aimable et très exotique divertissement qui, bien évidemment, n’a aucun lien avec la réalité vécue par Cecilia… Comme Hitchcock qui, via son art génial du suspense, asservissait complètement le spectateur à la mise en scène, Woody Allen n’a jamais été dupe du pouvoir ambivalent du cinéma. Moins pessimiste que l’auteur de «Psycho», Allen garde quand même un peu d’espoir concernant la puissance émancipatrice du septième art qui, parfois, peut l’emporter sur sa trop grande capacité à mystifier, à embobiner… «La Rose pourpre du Caire» en est la démonstration magistrale et malicieuse. À la énième projection de ce chef-d’œuvre de futilité, l’acteur principal Tom Baxter (Jeff Daniels) sort de l’écran pour rencontrer son admiratrice, laquelle va très rapidement comprendre qu’il est bien difficile d’aimer un être qui n’est qu’une image conçue uniquement pour divertir… Génial!
THE PURPLE ROSE OF CAIRO, Etats-Unis, couleur, 1985, 1h21; programme n°96