La Rose pourpre du Caire

de Woody Allen |
avec Woody Allen, Diane Keaton, Michael Murphy, Mariel Hemingway, Meryl Streep, Anne Byrne, Karen Allen, etc.


Deux ans après le mystificateur «Zelig» (1983), Woody Allen retrouve le cinéma de la magie et du trucage au service d’un rêve impossible: celui d’une spectatrice de cinéma qui, grâce à son amour, va obliger l’acteur (ou plutôt son personnage) d’un film à quitter l’écran pour la rejoindre dans la salle — laissant les autres personnages du film désemparés. Dans le New York des années trente, la rencontre entre Cecilia, la pauvre serveuse de bar, et Tom Baxter, la vedette de cinéma, tient à la fois du rêve de midinette et du fantastique le plus parfait. Allen va jusqu’au bout d’une logique où la fiction se révèle incapable de remplacer le réel: «A quoi bon la perfection si l’homme n’est pas réel?» demande Cecilia; ce à quoi on lui répond: «Oui,il est fictif, mais on ne peut pas tout avoir». Comme souvent avec Woody Allen, la dimension fantastique agit comme un révélateur de la réalité, et ici plus encore du rapport des hommes au cinéma: ce dernier est un refuge, une drogue parfois bénéfique car il permet à Cecilia de choisir elle-même de changer d’existence.
THE PURPLE ROSE OF CAIRO, Etats-Unis, 1985, couleur, 1h21; programme n°50