A voir mardi 31 janvier 2012 à 0h55 sur Arte
Redécouvert en 2010 dans le cadre de la rétrospective de Locarno consacrée au réalisateur Ernst Lubitsch (1892-1943), «La poupée» est l’un des chefs-d’œuvre de sa période allemande. Tourné à Berlin en 1919, le neuvième long-métrage du futur auteur de «To Be Or Not To Be» raconte l’histoire de Lancelot, jeune homme contraint de se marier par son oncle très fortuné.
Ayant une peur bleue des femmes, Lancelot feint alors d’épouser une poupée grandeur nature pour donner le change. Mais une jolie jeune femme tombée amoureuse du jeune homme velléitaire lui va compliquer un brin le stratagème en prenant le rôle de la poupée…
Venu du théâtre, Lubitsch confère à ce vaudeville traité sur le mode burlesque un érotisme assez troublant, qui pimente fort à propos cette satire très grinçante des nantis. Utilisant le décor de façon très originale, le cinéaste joue en effet à plusieurs reprises avec le désir du spectateur «voyeur».
Dans son double rôle, l’actrice Ossi Oswalda est absolument incroyable d’ambiguïté. C’est la dernière fois qu’elle est dirigée par le cinéaste qui ne supporte plus les caprices de la «Mary Pickford» allemande. Star populaire du cinéma muet et adulée par des millions d’admirateurs, elle mourra pourtant ruinée et oubliée de tous, à Prague, en 1948.
Die Puppe
de Ernst Lubitsch
Etats-Unis / 1919, 70min