La Pivellina

| Italie |
Cannes 2009, Quinzaine des réalisateurs
de Tizza Covi et Rainer Frimmel


Dans la banlieue de Rome, Patty, une femme d’âge mûr aux cheveux rouges, vit avec son compagnon dans une roulotte. Tous deux s’efforcent de gagner leur vie en faisant des numéros de cirque à la modestie très touchante. Un soir, Patty trouve dans un parc la petite Asia, une enfant abandonnée âgée de deux ans. La Pivellina (petit blanc-bec au féminin) reçoit alors une éducation express qui témoigne de la difficulté de survivre dans les décombres d’une société italienne où il ne fait pas bon vivre si l’on est marginal… Fiction à la lisière du documentaire, «La Pivellina» nous plonge dans le quotidien des nomades urbains. Tourné avec des acteurs non professionnels, ce film d’une formidable authenticité distille un suspense bienvenu quand la police fait ses contrôles, mais parvient à chaque fois à désamorcer le tragique avec humour. Atteignant à la vérité la plus intense, il évoque les chefs-d’œuvre néoréalistes de l’après-guerre, quand tout était à reconstruire, les êtres comme les bâtiments. Au-delà de cette référence troublante, qui témoigne en creux de l’état de déliquescence dans lequel se trouve aujourd’hui l’Italie, «La Pivellina» existe par elle-même, pétrie d’une humanité bien décidée à ne jamais se laisser déshonorer!
talie / Autriche, 2009, couleur, 1h40, programme n°162