La Parade (notre histoire)

de Lionel Baier


Organisée majoritairement par des filles – une première selon Lionel Baier — la Gay Pride 2001 a déployé ses atours pacifiques à Sion, capitale d’un canton peu acquis à la cause homosexuelle. Après son passionnant (et parfois terrible) «Celui au pasteur» (2000), Baier a voulu être le témoin de cet événement d’importance, être en mesure de donner le point de vue de l’intérieur, tout en se posant la question fondamentale, au vu de ses convictions, de sa présence à l’image… Très loin d’une bête restitution ou du facile pamphlet de circonstance, Baier prend appui sur la manifestation pour nous délivrer une réflexion profonde sur la notion (galvaudée) de courage, une réflexion qui porte aussi sur son implication de cinéaste «engagé». Partant, il œuvre avec une indépendance souveraine qui lui permet à la fois de s’interroger sur la «prétendue» communauté homosexuelle et de confondre les champions de l’exclusion qui balbutient leur «indignation» avant de prendre la fuite la queue entre les jambes… Sincérité et lucidité font de «La parade (notre histoire)» une œuvre clef de l’histoire du cinéma suisse. Lionel Baier viendra en personne nous parler de son film – le 5 juin à Neuchâtel (cinéma Apollo, 18h); le 14 juin à La Chaux-de-Fonds (cinéma ABC, 20h45).
2001, Suisse, couleur, 1h21; programme n°104