de Pedro Almodóvar
avec Gael García Bernal, Fele Martínez, Danile Giménez Cacho, Javier Cámara, etc.
Almodóvar a porté pendant près d’une décennie le projet de «La mauvaise éducation» dont le thème porte sur les rapports entre frères: «Entre une relation avec un amant, un ami ou un frère, je préfère la relation fraternelle, parce qu’elle est la synthèse des deux autres»… Littéralement inracontable, son seizième long-métrage a pour protagonistes un trio infernal: deux garçons, Ignacio et Enrique qui découvrent l’amour, le cinéma et la peur dans une école religieuse au début des années soixante. Le troisième est le Père Manolo, directeur de l’institution.
Ces trois personnages se reverront deux autres fois, à la fin des années septante et en 1980. Ils en seront marqués à vie (et à mort). C’est sans doute le film le plus noir de son auteur, vertigineux dans ses mises en abîme successives, désespérant dans sa manière de pointer l’éternité des traumatismes d’enfance. Le Père Manolo est un bourreau en tant qu’éducateur. Dans la vie civile, c’est une victime qui se retrouve confronté à un amour absolument sincère, mais interdit…
LA MALA EDUCACIÓN, 2004, Espagne, couleur, 1h50, programme n°135
