A voir jeudi 1er mars 2012 à 0h25 sur Arte
Le jeune et séduisant Dr Edwardes (Gregory Peck) débarque dans un hôpital psychiatrique pour remplacer le directeur qui part à la retraite. Le Dr Constance Petersen (Ingrid Bergman) tombe amoureuse de lui, mais elle se rend vite compte qu’il souffre de paranoïa et d’amnésie. Elle va alors l’aider à se soigner en faisant analyser ses rêves par un psychanalyste…
Deuxième film d’Hitchcock produit par David O. Selznick, le fameux producteur de «Autant en emporte le vent», «La Maison du Dr Edwardes» marque la rencontre d’Alfred Hitchcock avec Ingrid Bergman, dont l’interprétation à la fois magnétique et transie d’un amour au premier regard est pour beaucoup dans le film. Cependant, «Spellbound» (tire original que l’on pourrait traduire par «envoûté») est avant tout consacré à la psychanalyse. C’est d’ailleurs sans doute le premier film hollywoodien à aborder le sujet. Il faut dire que Selznick était lui-même en analyse pour soigner ses dépressions.
Parsemé de symboles et de séquences oniriques dont la célèbre et fascinante scène de rêve commandée à Salvador Dalí, le film propose en effet une vulgarisation de l’amnésie liée au complexe de culpabilité, le devoir de l’analyste étant de disséquer le puzzle des rêves afin de découvrir le subconscient. A ces explications freudiennes, le cinéaste ajoute bien évidemment un lot de rebondissements et de coups de théâtre sublimes, utilisant tous les ressorts du suspense pour faire frissonner, ainsi qu’une partition géniale qui apporte son lot d’effet de sidération (signée par le compositeur de musiques de films d’origine hongroise Miklós Rózsa, d’ailleurs récompensé aux oscars). Un grand classique et un tout grand Hitchcock!
Pour l’anecdote, ce film en noir et blanc comporte ce qui est généralement admis comme étant la plus courte scène en couleur de l’histoire du cinéma, lorsque quelques images deviennent rouges vives l’espace d’un instant.
Spellbound
de Alfred Hitchcock
Etats-Unis, 1945, 1h50