Cannes 2015, en compétition |
de Stéphane Brizé
avec Vincent Lindon, Yves Ory, Karine De Mirbeck, etc.
Avec une pudeur qui n’est jamais feinte, les films du réalisateur Stéphane Brizé participent d’une authenticité rare au sein d’un cinéma français parfois très cynique. Après «Quelques heures de printemps», son sixième long-métrage nous immerge dans le désastre humanitaire induit par notre merveilleux modèle économique. Presque tourné à la manière documentaire, «La Loi du marché» suit les pérégrinations de Thierry (Vincent Lindon), 51 ans, chômeur de longue durée, qui aspire à retrouver un emploi.
Pourtant compétent, il a été licencié par la faute de quelques actionnaires invisibles, avides de s’enrichir. Thierry finit par accepter un travail de surveillance dans un supermarché, où il se retrouve vite dans une position inconfortable… A l’exception de Lindon, tous les acteurs sont des non-professionnels qui rejouent à la perfection les gestes et postures de leur quotidien très peu jouasse: caissières, agents de sécurité, collaborateurs du Pôle-Emploi, etc. Un film rare et combien précieux dans sa manière de mettre des visages sur les chiffres abstraits du monde du travail.
France, 2015, couleur, 1h33, programme n°197