La Isla mínima

NIFFF 2015, Films of the 3rd kind | Goya 2015, dix récompenses, dont Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur acteur… | San Sebastián 2014, Prix du jury, Meilleur acteur

de Alberto Rodriguez
avec Raúl Arévalo, Javier Gutiérrez, Antonio de la Torre, etc.

la-isla-minima_WEB

Après «Les 7 Vierges» (2005), portrait d’un ado délinquant mené à un train d’enfer, et «Groupe d’élite» (2012), un thriller sur des super flics pourris, Alberto Rodriguez remue les eaux troubles de l’Espagne postfranquiste dans un formidable polar… Au début des années 1980, à l’époque d’une «transition-démocratique» plus ou moins admise, deux flics madrilènes sont envoyés en Andalousie pour enquêter sur la disparition d’adolescentes aux mœurs soi-disant légères. Pedro, un jeune policier idéaliste, fait équipe avec Juan, un ancien aux méthodes peu orthodoxes. Interrogeant les officiels véreux, les ouvriers désœuvrés, les riches propriétaires et les trafiquants, ils pensent avoir une piste…

A la faveur du Cinémascope et de photographies aériennes vertigineuses, Alberto Rodriguez situe son film dans les marécages du delta du Guadalquivir, un véritable labyrinthe végétal et aquatique. Perdus dans ces décors naturels, les deux flics réunissent leurs indices sous le soleil aveuglant ou les pluies diluviennes. A la fois glauque et magnifique, cet environnement contribue à merveille au suspense. En résulte un film de genre tendu qui restitue toute l’ambiguïté d’une société corrompue et oublieuse d’un passé honteux.
Espagne, 2014, couleur, 1h45, programme n°198