La Garçonnière

de Billy Wilder |
avec Jack Lemmon, Shirley MacLaine, Fred MacMurray, Ray Walston, Jack Kuschen, David Lewis, etc.

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    Deuxième des sept films que Billy Wilder a tournés avec l’acteur Jack Lemmon, «La Garçonnière» résulterait d’une promesse faite à l’acteur par le cinéaste, ravi de sa composition dans «Certains l’aiment chaud» (1959), de lui écrire un jour un scénario spécialement pour lui. A partir des années 60, Wilder change de ton, accentue la noirceur de ses conceptions; ce faisant, il suscite une désaffection du public parfaitement injuste car ses films gagnent encore en qualité. Adepte de la la subversion des formats, Wilder adopte le cinémascope pour raconter une histoire à première vue banale — il peut ainsi cadrer la déshumanisation de l’employé perdu dans une salle qui compte des milliers de bureaux.

    Le début de «La Garçonnière» rappelle ses comédies les plus grinçantes: C.C. Baxter (Jack Lemmon) est un employé modèle qui prête volontiers son appartement à ses collègues volages; ce qui le contraint parfois à faire les cent pas devant chez lui, en attendant que «cela» soit fini. Un jour, il rend le même service à son patron, Monsieur Sheldrake (Fred MacMurray), marié et père de famille. Ce faisant, Baxter découvre que Sheldrake a une relation avec Fran Kubelik (Shirley Maclaine dans son meilleur rôle), une des filles qui s’occupent des ascenseurs de la société où il travaille, et dont Baxter est épris… La comédie grinçante, qui croque l’«American way of life» avec une superbe férocité, fait alors place à un mélodrame déchirant sans que le spectateur ne ressente une rupture… sublime!

    THE APARTMENT, USA, 1960, noir et blanc, 2h05; programme n°34